NAO, quand l’intersyndicale fait PLOUF ! …

ParFrancesco

NAO, quand l’intersyndicale fait PLOUF ! …

Voici l’ultime et très décevante proposition de la direction :

A compter du 1er avril 2019, l’ensemble des collaborateurs du GIE AG2R REUNICA, relevant des classes 1 à 8 et justifiant d’une ancienneté minimale de 18 mois (exclusion inacceptable de tous les CDD) à la date du 31 mars 2019 bénéficiera d’une revalorisation salariale dans les conditions suivantes :

  • + 35 € brut par mois (proratisé pour les temps partiels) jusqu’à 35 000 €
  • + 0,8 % sur les salaires hors primes d’ancienneté de 35 001 € jusqu’à 45 000 € ;
  • + 0,45 % sur les salaires hors primes d’ancienneté supérieurs à 45 000 €.

Les salaires sont appréciés sur la base d’un temps plein : Salaire de base (mars 2019) + ancienneté x 14.

S’il n’y a pas suffisamment de signatures, la direction devrait appliquer seule cette proposition.

Au cours des négociations, la direction avait proposé et était prête à financer une nouvelle formule (Travailler plus pour gagner plus ?) incluant le paiement d’heures supplémentaires défiscalisées en sacrifiant des jours RTT, ce qui revient à demander aux salariés d’auto-financer leurs augmentations individuelles. « Vous voulez une augmentation ? Payez-la vous-même ! ».

Si l’on ajoute les allègements de charges, nous savons donc que la direction a largement les moyens de distribuer une réelle augmentation collective.

Un tract intersyndical avait été distribué en février sur lequel était indiqué :

« Sans un changement de cap de la direction, les organisations syndicales envisageront une saisie de l’inspection du travail et un mouvement social d’ampleur dans notre groupe »

Nous étions particulièrement satisfaits de nous diriger au besoin vers un mouvement intersyndical, dans un contexte d’affaiblissement du contre-pouvoir des syndicats, notamment suite aux ordonnances Macron. C’est pourquoi nous avons interrogé les salariés lors des différentes assemblées générales pour voir s’ils étaient prêts à mener une action. Beaucoup se sont exprimés en faveur d’une action intersyndicale.

La dernière réunion intersyndicale a eu lieu le 25 mars, et certains syndicats avaient déjà prévu de distribuer individuellement un tract sur la NAO, en espérant faire oublier qu’elle avait démarré par une intersyndicale unanime. L’ensemble des syndicats savait pertinemment que la direction refuserait la proposition de 850 € annuel pour tous. L’important était de savoir jusqu’où nous étions prêts à aller pour l’obtenir … Et ce n’est pas en faisant une pétition ou en allant voir les administrateurs, comme l’ont proposé certains que nous aurions pu y arriver …

Sur les 6 organisations syndicales représentatives du GIE AG2R REUNICA, seul SUD Solidaires est prêt à mener une réelle action d’ampleur pour défendre des salariés malmenés depuis trop longtemps par la direction.

Jusqu’au bout de la NAO, nous avons tout fait pour convaincre les 5 autres organisations qu’une action d’ampleur est absolument nécessaire. Nous n’avons pas été entendus et le regrettons fortement pour les salariés. Les conditions de travail se dégradent (open-space, choix d’outils faits en dépit du bon sens) et la charge de travail augmente alors que les effectifs diminuent.  Rien n’a jamais été mis en œuvre pour la prévention des risques psycho-sociaux. La revendication sur les salaires aurait alors pu être un levier pour que la direction prenne enfin conscience du mal-être des salariés.

Au 1er semestre 2017, l’ensemble des organisations syndicales avait rencontré André RENAUDIN pour l’alerter de la dégradation du climat social dans le groupe. Il était censé revenir vers nous pour faire des propositions, nous attendons toujours … La priorité de la direction générale est d’acquérir des fonds propres, de générer des intérêts grâce aux 500 millions de réserves retraite, de préparer l’arrivée de la MATMUT en se souciant de l’avenir de nos dirigeants. On comprendra que le quotidien des salariés (qualité de vie au travail, rémunération) est bien secondaire …

C’est la dernière année des instances DP, CE et CHSCT. En 2020, ce sera le comité social et économique (CSE) qui prendra la place. Cette nouvelle instance réduira d’autant plus le contrepouvoir des syndicats.

Il ne reste aujourd’hui que le rapport de force pour contraindre la direction à entendre les salariés !

À propos de l’auteur

Francesco administrator