Vous le savez probablement déjà, Sud Solidaires est la seule organisation syndicale à avoir refusé de signer l’accord NAO 2023, un contraste par rapport au refus unanime de l’an dernier. Au moins cela n’a pas trainé pendant des mois, mais on ne peut que regretter qu’en fin de compte cela se soit terminé par un ultimatum (puisque la direction comptait appliquer sa proposition précédente, qui était un peu moins fournie, en cas de refus d’une majorité des syndicats de signer cet accord) plutôt que par l’élaboration d’un compromis.
Alors pourquoi faisons-nous de la résistance ? alors que :
Mais pour nous, ce n’est pas assez, loin de là.
Une enveloppe plus importante, c’est indéniable. 6% de la masse salariale du GIE, environ 13 millions d’euros, personne ne peut prétendre qu’avec ce budget on ne pouvait pas envisager des mesures dignes de cette période si compliquée pour beaucoup d’entre nous. Mais dans la répartition, au bout du compte, nous ne nous y retrouvons pas ! En fin de compte sur ces fameux 6%, seulement 1,41% sont consacrés aux augmentations collectives dont nous avons si cruellement besoin pour sauvegarder notre pouvoir d’achat, avec un taux qui dépasse au mieux à peine les 2% pour les plus bas salaires concernés par le plancher d’augmentation annuel à 700€. Voilà la mesure qui profitera véritablement à tout le monde (ou presque, là encore la condition de 18 mois d’ancienneté minimum pour appliquer l’augmentation reste très contestable en excluant quasiment l’ensemble des CDD et certains CDI récents), et de façon récurrente.
Rappelons que sur 2022 et 2023, l’inflation pourrait bien atteindre 10% au total. Les salariés pourront compter uniquement sur les augmentations collectives acquises pour continuer à vivre en 2024 (entre 1% et 3.2% acquis sur 2022/2023 alors que les prix resteront toujours 10% plus chers voire plus…)
Le reste ? Une enveloppe d’augmentations individuelles à hauteur de presque 3 millions d’euros, où la direction nous promet une plus grande vigilance pour une distribution équitable. A voir. Une prime PPV de 800€, qui représente la part la plus importante de ce budget NAO en fin de compte (1,75% sur les 6% totaux). Une prime… c’est bien, c’est une injection d’argent qui soulage, mais dans le contexte actuel, cela ressemble un peu trop à une anesthésie sur une blessure qui nécessiterait un traitement de fond bien plus sérieux. Dans cette période d’inflation forte et soutenue, c’est de mesures fortes et récurrentes dont nous avons tous besoin.
La revendication intersyndicale qui avait surgi au milieu des négociations, demandant de façon exceptionnelle une augmentation collective et unilatérale de 1500€ (soit 125€/mois sur 12 mois), aurait été selon nous beaucoup plus forte et satisfaisante. Et rentrait totalement dans le budget dont nous parlons aujourd’hui, en remplaçant la prime et en amputant peut-être légèrement le budget pour les augmentations individuelles. Mais bien sur du point de vue de la direction, s’engager sur une augmentation aussi importante et pérenne est bien plus couteux que de verser une prime qui ne grèvera pas les budgets futurs. Alors que les mots « nouvelle donne » sont pourtant sur toutes les lèvres ces derniers temps, quel message fort cela aurait pu être envers des salariés toujours plus sollicité, fatigués, perdus… Mais force est de constater que le New Deal AG2R n’aura pas lieu cette année non plus.
Bonjour,
Merci de l’information. Mais une question concernant le point sur les 18 mois.
L’augmentation arrive t elle quand même quand le terme des 18 mois est là ou cela est mort pour cette augmentation collective de cette année.
Merci de votre éclairage sur ce point.
Cordialement,
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