Cet accord, signé le 19/12/2018 par 3 organisations syndicales, prévoit notamment la mise en place d’une surcomplémentaire à adhésion facultative qui a pour seul but de vous rembourser ce que votre contrat de base, dit « responsable », ne prend pas en charge. Sur la papier, l’offre semble alléchante. Et pourtant…
Ce que ne rembourse pas le contrat responsable ce sont notamment les dépassements d’honoraires de praticiens qui n’auraient pas signé un DPTM (Dispositif de Pratique Tarifaire Maitrisée).
Pour accéder à cette surcomplémentaire, vous devrez cotiser 9,10 € par mois. Pour info, ces « nouvelles » prestations correspondent au total (complémentaire + surcomplémentaire) au contrat antérieur au 30/06/2016 des salariés ex AG2R, pour lequel, ils devaient cotiser 9,10 € de moins …
Anciennement « contrat d’accès aux soins (CAS) », ce dispositif législatif a pour objectif d’inciter les professionnels de santé à limiter leurs honoraires (en contrepartie d’exonérations sociales) et permettre ainsi l’accès aux soins au plus grand nombre. Il est donc de la responsabilité des organismes complémentaires d’appliquer cette règlementation et de ne pas inciter, par des garanties « pousse au crime » et pour ceux qui ont les moyens de se les offrir, une escalade des tarifs de santé qui de fait réserve les meilleurs soins aux plus favorisés.
Un paradoxe quand des dispositifs à venir tentent de supprimer le reste à charge sur les soins les plus onéreux que sont le dentaire, l’optique et les prothèses auditives, que beaucoup de personnes renoncent à exécuter faute de moyens.
Alors, lorsqu’un groupe de « protection sociale » propose à ses salariés une surcomplémentaire qui vous permettra, voire vous incitera, à consulter des médecins non signataires d’un DPTM, c’est un peu comme vous fournir l’antidote au vaccin.
Bien sûr, les médecins signataires d’un DPTM sont peu nombreux. Et pour cause… Comment renoncer à ses honoraires et à son niveau de vie quand vous avez une clientèle prête à payer le prix grâce sa complémentaire santé. On pourrait s’interroger sur la morale qui anime certains professionnels de santé à se faire de l’argent sur le dos de la santé de leurs patients. A croire que certains n’auraient prêté qu’un serment d’hypocrite … Quoi qu’il en soit, la santé à deux vitesses est bien en marche, cautionnée par ceux qui sont censés favoriser l’équité sociale. Il ne nous reste plus qu’à lever notre verre et à vous souhaiter une bonne santé !
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