Tract intersyndical : Solidaires, CFDT, FO, CGT, UNSA et CFE-CGC
Le 12 février, s’est déroulée la première réunion de « Négociations Annuelles Obligatoires » dans notre GIE AG2R REUNICA.
Si certains thèmes, définis par la loi, sont obligatoirement abordés (durée du travail, égalité hommes/femmes…), le thème principal est celui des augmentations salariales de l’année.
Le 12 février, première déconvenue des négociateurs syndicaux : les documents qui permettent d’étudier la situation sociale et salariale n’ont été communiqués que 48 heures avant les négociations. Difficile dans ces conditions d’étudier les chiffres et d’avoir un débat approfondi. L’objectif de la direction est-il que nous ne regardions pas ces chiffres de trop près ?
Seconde mauvaise surprise : l’opacité sur la réduction des charges sociales et fiscales de l’entreprise.
Rappelons que le gouvernement a décidé d’une baisse de ces charges pour doper la croissance et le pouvoir d’achat des salariés. Question légitime des organisations syndicales : quel est le montant de l’allégement pour le GIE AG2R REUNICA ?
Réponse de la direction : nous ne vous donnerons pas ces chiffres.
La volonté de la direction est-elle de ne pas réinjecter ces sommes importantes (approximativement 10 millions d’euros selon nos estimations) dans la politique salariale ?
Et pour terminer cette réunion, dernière douche froide pour les négociateurs : l’enveloppe dédiée aux négociations collective sera au plus de 0,6% de la masse salariale.
Avant même de commencer, la direction fixe la taille de l’enveloppe. Le reste de la négociation consistera juste à discuter de la distribution de ces 0,6%. Cela s’apparente à une négociation déloyale.
Lorsque l’on sait que l’inflation en 2018 a été de 1,8% et que celle prévue pour 2019 est de 1,5%, comment maintenir le pouvoir d’achat des salariés du groupe avec 0,6% d’augmentation collective ?
Vos représentants du personnel ne peuvent pas accepter une telle situation.
Il est indispensable que lors de la prochaine réunion de négociations, le 7 mars, la direction :
Sans un changement de cap de la direction, les organisations syndicales envisageront une saisie de l’inspection du travail et un mouvement social d’ampleur dans notre groupe.
Nous serons informés lors du CE du 29 janvier 2019 concernant l’attribution de la fameuse prime sur le pouvoir d’achat obtenue après une forte mobilisation. Petite précision, cette information est une étape obligatoire pour que l’employeur puisse décider seul du montant et des modalités…
En tout cas, cela montre que les actions d’ampleur peuvent donner de vrais résultats au bénéfice de tous. Les équipes Solidaires le savaient hier et s’en rappelleront demain, afin que nos dirigeants mesurent réellement la dégradation du climat social dans notre groupe.
C’est donc 500 € (avec un mini à 150 €) pour tous ceux qui ont un salaire inférieur à 3 fois le smic (53 994 € annuel max). Une fois de plus, quand la direction a la possibilité de prendre une décision au bénéfice de ses salariés, elle fait le choix de ne pas trop donner. Nous regrettons que cette prime soit proratisée pour les temps partiels, les arrêts maladie et que la direction ne verse pas 1000 € comme le permet le texte de loi.
C’est une prime pour le pouvoir d’achat et c’est pourquoi elle n’est versée qu’aux salariés les moins rémunérés. Les accords d’intéressement AG2R LA MONDIALE considèrent que les salariés mieux payés sont plus méritants puisque la prime d’intéressement est proportionnelle au salaire. Pour Solidaires, cette prime d’intéressement devrait être la même pour tous les salariés du groupe !
Décision unilatérale relative à l’attribution de la prime exceptionnelle.PDF
Le contrat Prévoyance des salariés du GIE AG2R REUNICA qui couvre le gros risque (arrêt longue maladie, invalidité, décès) était déséquilibré avec un S/P à 115 % (sinistre sur prime = pour 100 euros cotisés, 115 € étaient versés en prestation). Notre assureur AG2R Prévoyance, qui n’est autre que notre propre groupe, a demandé une hausse des cotisations et/ou une baisse des prestations pour rééquilibrer le contrat.
Lorsque l’on analyse les chiffres de plus près, il semblerait que ce soit les invalides Catégorie 1 qui plombent le contrat, ayant jusqu’à aujourd’hui une pension à 100% du net. En accord avec notre assureur, notre DRH a donc proposé d’augmenter la cotisation globale de 10% et de baisser cette prestation Invalide Catégorie 1, pour les nouveaux invalides à compter du 1er janvier 2019.
Voici quelques raisons pour lesquelles nous en sommes arrivés là :
En d’autres termes, nous estimons que notre employeur est en grande partie responsable de la sinistralité de notre contrat et qu’il aurait dû prendre totalement en charge la hausse de cotisation.
Cédant à la menace de résiliation du contrat, 3 organisations syndicales ont accepté de signer l’accord, avec les conséquences suivantes :
Notre employeur s’est engagé à ne pas faire d’autre hausse de cotisations en 2019 et 2020, ce qui ne veut pas dire qu’il ne l’envisage pas pour 2021 …
En conclusion, nous pouvons constater que le groupe traite mieux ses autres clients que ses salariés, au vu de la très faible part d’augmentation prise en charge par notre employeur. Peut-être, devrions-nous envisager de faire gérer notre contrat par un autre groupe afin d’être traités comme un « vrai » client …
Cet accord, signé le 19/12/2018 par 3 organisations syndicales, prévoit notamment la mise en place d’une surcomplémentaire à adhésion facultative qui a pour seul but de vous rembourser ce que votre contrat de base, dit « responsable », ne prend pas en charge. Sur la papier, l’offre semble alléchante. Et pourtant…
Ce que ne rembourse pas le contrat responsable ce sont notamment les dépassements d’honoraires de praticiens qui n’auraient pas signé un DPTM (Dispositif de Pratique Tarifaire Maitrisée).
Pour accéder à cette surcomplémentaire, vous devrez cotiser 9,10 € par mois. Pour info, ces « nouvelles » prestations correspondent au total (complémentaire + surcomplémentaire) au contrat antérieur au 30/06/2016 des salariés ex AG2R, pour lequel, ils devaient cotiser 9,10 € de moins …
Anciennement « contrat d’accès aux soins (CAS) », ce dispositif législatif a pour objectif d’inciter les professionnels de santé à limiter leurs honoraires (en contrepartie d’exonérations sociales) et permettre ainsi l’accès aux soins au plus grand nombre. Il est donc de la responsabilité des organismes complémentaires d’appliquer cette règlementation et de ne pas inciter, par des garanties « pousse au crime » et pour ceux qui ont les moyens de se les offrir, une escalade des tarifs de santé qui de fait réserve les meilleurs soins aux plus favorisés.
Un paradoxe quand des dispositifs à venir tentent de supprimer le reste à charge sur les soins les plus onéreux que sont le dentaire, l’optique et les prothèses auditives, que beaucoup de personnes renoncent à exécuter faute de moyens.
Alors, lorsqu’un groupe de « protection sociale » propose à ses salariés une surcomplémentaire qui vous permettra, voire vous incitera, à consulter des médecins non signataires d’un DPTM, c’est un peu comme vous fournir l’antidote au vaccin.
Bien sûr, les médecins signataires d’un DPTM sont peu nombreux. Et pour cause… Comment renoncer à ses honoraires et à son niveau de vie quand vous avez une clientèle prête à payer le prix grâce sa complémentaire santé. On pourrait s’interroger sur la morale qui anime certains professionnels de santé à se faire de l’argent sur le dos de la santé de leurs patients. A croire que certains n’auraient prêté qu’un serment d’hypocrite … Quoi qu’il en soit, la santé à deux vitesses est bien en marche, cautionnée par ceux qui sont censés favoriser l’équité sociale. Il ne nous reste plus qu’à lever notre verre et à vous souhaiter une bonne santé !
Lors du CE du 20 décembre André Renaudin a confirmé que la prime défiscalisée sera bien versée aux salariés des GIE AG2R REUNICA, La Mondiale et Matmut sans toute fois donner les détails précis, notamment le montant et la date.
La direction attend la publication définitive des textes de loi et confirme que ce ne sera pas déduit de la prochaine enveloppe NAO (négociations annuelles obligatoires).